PRÉSENTATION DU GROUPE GAUMONT ET DE SES ACTIVITÉS
PANORAMA DU MARCHÉ
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En 2020, la croissance des plateformes leaders du marché a été accélérée par les périodes de
confinement dans de nombreuses régions du monde. Leur croissance devrait se poursuivre selon
certaines projections portant à 294 millions le nombre d’abonnés de Disney+, 286ꢀmillions pour
Netflix et 184 millions pour Amazon Prime Video en 2026 .
En Europe, des plateformes régionales et nationales sont nées de l’initiative d’acteurs de la
télévision traditionnelle : iPlayer, (BBC), TV Now et Videoland (RTL group) ou encore Joyn
(ProSiebenSat.1 et Discovery). Certaines plateformes régionales résistent même à la concurrence
des plateformes mondiales, comme la plateforme Viaplay (Nent group) qui se place comme seconde
plateforme utilisée dans les pays d’Europe du Nord ou encore Voyo (groupe CME), dont l’usage est
répandu en Europe centrale. En France, la plateforme Salto, née d’un accord entre France
Télévisions, TF1 et M6 revendique deux-cent mille utilisateurs fin 2020 tandis que la plateforme
MyCanal, propriété du groupe Canal+, compte 20 millions d’abonnés dans le monde et 15 millions
d’utilisateurs mensuels en 2020.
Le marché américain de la SVOD représente $ 21 milliards en 2020, en augmentation de 37 % par
rapport aux $ 15 milliards en 2019. Au cours d’une enquête du cabinet d’études statistiques
J.D.ꢀPower, la moitié des américains déclare être abonnée à au moins 4 plateformes et dépenser
$ꢀ47 par mois, soit une plateforme et $ 9 de plus qu’en avril 2020
En Europe, selon une étude du European Audiovisual Observatory, le marché des plateformes de
SVOD atteint € 9,7 milliards en 2020, en augmentation de 37 % par rapport aux revenus de 2019.
Dans l’Union Européenne, le nombre d’abonnés à des plateformes de SVOD s’élève à 141 millions
dont 54 millions d’abonnés à Netflix, 40 millions au service video d’Amazon, 12 millions à Apple TV et
10 millions à Disney+. Six pays de l’Europe du Nord sont qualifiés de « marchés matures », où 50 %
des foyers sont abonnés à au moins un service de SVOD, 12 pays d’Europe de l’Ouest présentent
le profil de « marchés en croissance » et 10 pays d’Europe centrale sont présentés comme des pays
où la pratique de consommation de vidéo sur les plateformes de SVOD est encore marginale.
Sources : European Audiovisual Observatory, Trends in the VOD Market in EU28, février 2021 ; Les Échos, “Salto,
un démarrage en demi-teinte”, janvier 2021 ; Les Échos, Entretien avec Maxime Saada, octobre 2020.
Un investissement croissant des plateformes dans l’acquisition
et la production d’œuvres
Le marché de la production d’œuvres pour les plateformes SVOD et AVOD est particulièrement
dynamique. En 2020, Netflix aurait investi entre $ 17 et $ 19 milliards dans l’acquisition d’œuvres
audiovisuelles, contre $ 15 milliards en 2019. En mars 2021, Disney a annoncé investir entre $ 14 et
$ 16 milliards d’ici 2024 dans l’acquisition et la production d’œuvres audiovisuelles.
En France, le marché des plateformes de SVOD devrait atteindre € 1,2 milliard à l’issue de l’année
2020. L’utilisation des plateformes est plus répandue parmi les plus jeunes. En effet, les 18-24 ans
utilisent les plateformes délinéarisées pour 74 % de leur consommation d’œuvres audiovisuelles
contre 44 % chez les 18-64 ans.
Des tentatives de légifération autour des obligations d’investissement
En 2020, les pays membres de l’Union Européenne ont dû transposer la directive sur les services de
médias audiovisuels (SMA) dans leur droit national.
Sources : Digital TV Research, SVOD Platforms forecast, février 2021 ; J.D. Power, TMT Insight, janvier 2021 ;
Digital Entertainment Group, janvier 2021 ; European Audiovisual Observatory, Trends in the VOD Market in EU28,
février 2021 ; CNC – AQOA, décembre 2020.
En France, cette directive a été transposée le 21 décembre 2020. En termes d’investissement, dès
2021 cette transposition obligerait les plateformes à investir 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires
dans la production de films et de séries. En termes de diffusion des œuvres, elle prévoit un quota
minimum de 30 % d’œuvres européennes dans le catalogue des plateformes en ligne dont le siège
se situe dans un pays de l’Union Européenne.
Un marché en constante évolution
En 2020, les leaders américains poursuivent leur croissance tandis que les acteurs
régionaux s’allient pour peser dans les marchés locaux
En 2020, les leaders de ce marché sont le pure-player Netflix, les plateformes appartenant aux
groupes de distribution Amazon et Apple et les plateformes des studios américains comme Disneyꢀ+
qui a conquis près de 100 millions d’abonnés dans le monde fin 2020 et est devenu le troisième
acteur du marché.
Confirmation d’un besoin en œuvres de catalogue
L’acquisition de droits de diffusion d’œuvres audiovisuelles représente un enjeu majeur pour
l’ensemble des plateformes. En 2020, la plateforme Roku a racheté le catalogue de vidéos courtes
de Quibi pour $ 100 millions.
Face aux acteurs du numérique, les grands groupes audiovisuels américains sont désormais
capables de proposer un panel complet de modes de consommation de vidéos. Le groupe
Comcast illustre ce modèle : il regroupe la chaîne gratuite NBC, le groupe audiovisuel payant Sky,
les studios historiques Universal et Dreamworks et propose les plateformes Peacock (AVOD et
SVOD) et XUMO (TV en ligne). Sur le marché américain, des challengers de plateformes
mondialisées ont su se faire une place en 2020, comme HBO Max (ATT-Warner), Peacock
(Comcast) ou Hulu (Disney). Ce marché ne semble pas saturé dans la mesure où le groupe
Viacom-CBS prépare le lancement aux États-Unis de la plateforme Paramount+ en 2021.
L’acquisition d’œuvres locales de catalogue est pour les plateformes mondiales un vecteur de
recrutement de clients dans chaque géographie et permet, en Europe, d’anticiper les dispositions
réglementaires (SMA). C’est le cas de Netflix, par exemple, qui a fait l’acquisition de films de François
Truffaut issus du catalogue de MK2 en avril 2020, ou encore de Disney France, qui a annoncé en
mars 2021 l’achat d’une cinquantaine de films et de séries de catalogues de sociétés françaises.
Sources : Le Monde, “Sur Netflix, douze films de François Truffaut détenus par MK2”, avril 2020 ; Le Film Français,
“Disney+ dévoile ses premières commandes et acquisitions françaises”, février 2021 ; Les Échos, “Au royaume
du streaming, la guerre des contenus aura bien lieu”, mars 2021.
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- DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2020